Pluridisciplinaire, l’exposition présente quatre décennies de création où les arts plastiques, la littérature, la musique, le cinéma, la danse rencontrent la recherche scientifique, la culture populaire et l’action déterminante d’associations.

La scénographie conçue pour Aux temps du sida. Œuvres, récits et entrelacs incarne la notion d’entrelacs en proposant un parcours linéaire ponctué d’ouvertures et de recoupements favorisant la multiplication des points de vue d’une thématique à une autre. L’exposition sollicite le corps et les sens des visiteurs au profit d’expériences tantôt collectives, tantôt individuelles.

1 Un signe des temps｜2 Antichambre｜3 " Je sors ce soir "｜4 Prolifération｜5 " Ceci est mon sang "｜6 " Je n’ai fait que traverser le monde en courant "｜7 " Cette époque est un thrène "｜8 La page, la scène, la rue｜9 Protocoles et luttes｜10 DANSER = VIVRE

La section « Je sors ce soir », dédiée à la nuit et à l’exposition des corps, se compose de deux espaces distincts : un espace immersif inspiré du Palladium, club emblématique de New York dans les années 1980, et une backroom, accessible après avoir traversé le Secret Closet de Jean-Michel Othoniel, où sont présentées des œuvres à caractère explicite. Séparés par un miroir sans tain, ces deux espaces placent le visiteur dans une position ambivalente : d’un côté, il se voit danser parmi les autres, de l’autre, il observe sans être vu, plongé dans l’intimité de la backroom, entre contemplation et voyeurisme.

Dans le respect des œuvres, la scénographie incarne avec nuance les thématiques présentées : des espaces immersifs célèbrent la joie, les luttes et la vie, tandis que des lieux plus intimes invitent à la contemplation et au recueillement.

Le projet scénographique interroge un élément ordinaire de l’espace d’exposition : la cimaise. Malléable et polyvalente, elle devient successivement surface d’accrochage, fil conducteur, cloison ou décor partiellement mis à nu.

L’installation Untitled (Arena), 1993, de Felix Gonzalez-Torres clôture l’exposition. Les visiteurs sont invités à utiliser des casques sans fil et à danser en duo sous la guirlande lumineuse de l’artiste. L’espace est délimité par des cimaises, dont certaines sont laissées nues. L’une d’elles est percée d’un oculus circulaire, ouvrant une vue sur la section au sol rouge vif « Ceci est mon sang », située au début du parcours. Ce dispositif installe une tension entre l’incongruité d’une valse au sein d’un musée et la charge symbolique du sang, porteur de la maladie.